Association suisse des organes officiels de contrôle des champignons

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PROTECTION DES CHAMPIGNONS

 

 

Geastrum minimum (terrain xérique genevois)   Photo : O.Roellin

Elaboré par Claude Boujon

 

 

A.  Ce qu’il faut savoir sur les champignons

 


Biologie, mode de vie et habitat


Leur aspect et leur nombre

Un champignon est formé d’un mycélium, sorte de lacis de filaments ouateux qui poussent dans le sol ou dans un autre substrat, comme par exemple du bois mort. La partie visible (que l’on récolte pour mettre dans son panier) ne représente que le sporome (sporophore).

Certains mycélia, comme celui d’Armillaria bulbosa, peuvent atteindre une taille et un poids considérables (5 ha; 10 tonnes) et vivre longtemps (1500 ans), faisant ainsi partie des plus gros et des plus vieux organismes vivants.

Par contre, d’autres mycélia ont une durée de vie courte. Par exemple, celui de Laccaria  amethystina, est le plus souvent annuel.

Aujourd’hui quelque 70’000 espèces fongiques ont été recensées et l’on estime à plus d’un million le nombre d’espèces présentes sur notre planète. Il existe en Suisse 6’000 espèces de macromycètes (sporomes de champignons visibles à l’œil nu).


Leur mode de vie

Les champignons ne contiennent pas de chlorophylle et ne peuvent pas, au contraire des plantes, synthétiser du carbone organique (par ex. des sucres). Ils doivent donc le trouver dans le milieu externe.

D’après la provenance de leur nourriture, ils se divisent en trois groupes :

1) Les champignons symbiotiques, qui vivent en symbiose avec des plantes (une symbiose étant une association durable et réciproquement profitable entre deux organismes vivants); ce sont par exemple les champignons mycorhiziens (associés aux racines de plantes) ou lichéniques (associés à une algue). Pour les champignons mycorhiziens, l’arbre fournit au champignon les sucres élaborés lors de la photosynthèse, ce dernier lui offre en échange des éléments minéraux comme l’azote et le phosphore qu’il prélève dans le sol, ainsi que de l’eau. La plupart des amanites, des lactaires, des russules, des cortinaires, des tricholomes, des bolets sont mycorhiziens.

Exemple de radicelles mycorhizées par un mycélium de champignon :


  

Photo : S. Egli et al.


Comme les hyphes du champignon se répandent largement dans le sol, la surface d’absorption pour l’eau et les éléments minéraux est beaucoup plus grande que celle des poils absorbants des racines de plantes non-mycorhizées.

2)  Les champignons saprophages (saprophytes), qui décomposent la matière organique, comme le bois mort, les feuilles, etc… On trouve parmi eux la plupart des lépiotes, des clitocybes, des collybies, des marasmes, des mycènes, et des champignons poussant sur le bois mort.

3)  Les champignons parasites, qui vivent aux dépens d’organismes vivants comme les armillaires et certains polypores.

Le mycélium forme des sporomes si les conditions sont favorables. Leur apparition dépend de nombreux facteurs, souvent mal connus (précipitations, température, facteurs saisonniers et environnementaux divers, etc.). Par conséquent, un mycélium peut se trouver dans le sol, alors qu’aucun sporome n’est visible.


Leur habitat

Certains champignons sont très répandus et poussent un peu partout, d’autres sont liés à un biotope particulier. Ces biotopes sont par exemples les prairies maigres (pour de nombreux hygrocybes), les terrains xériques : graveleux, en bordure de rivières, secs, pauvres en éléments nutritifs (pour certains bovistes, lycoperdons, géastres, omphales, entolomes, etc.), les forêts alluviales, c’est-à-dire au bord des rivières (par ex. pour Lyophyllum favrei), les hauts-marais (par ex. Hypholoma elongatum, cortinaires, russules, omphales, etc.), la zone alpine (certains inocybes, cortinaires, russules, etc.).


Leurs rôles dans la nature

La mycorhize - étymologiquement : la « racine associée au champignon » - est apparue sur terre il y a environ 450 millions d’années.  A cette époque, les plantes marines quittent les océans pour tenter la conquête du milieu terrestre. Elles doivent donc développer des racines pour leur approvisionnement en eau et en sels minéraux. Les premières racines sont tenues, fragiles, fort malhabiles à soutirer les faibles quantités d’eau contenues dans le sol. C’est alors que les plantes s’associent aux champignons pour former les premières mycorhizes. Le mycélium du champignon, grâce à ses longs filaments, permet d’accroître considérablement les capacités de prélèvements des racines.

Les Gloméromycètes, des champignons très anciens, ont formé des mycorhizes avec les premières plantes sur terre ferme et ont ainsi permis la colonisation de la terre par les plantes. Ils ne forment pas de sporomes et n’ont pas de sexualité. Ils sont dans le sol, sous forme de spores et d’hyphes qui pénètrent à l’intérieur des racines des plantes pour former des mycorhizes. De nos jours, ils sont toujours présents et associés à un très grand nombre de plantes. Les Basidiomycètes et les Ascomycètes sont apparus plus récemment. Ils forment des mycorhizes avec de nombreux arbres, les hyphes du champignon formant un manchon fongique autour de l’extrémité des racines. Environ 80% des espèces végétales actuelles sont mycorhizées.

Les champignons mycorhiziens sont essentiels pour la santé et la vitalité des arbres, car ils :

  • améliorent l’approvisionnement en eau et en éléments minéraux pour l’arbre,
  • protègent l’arbre des effets toxiques de certains polluants (plomb, cadmium, nickel, mercure, chrome) en retenant en eux ces substances qui ne parviennent qu’en quantité réduite aux racines de l’arbre,
  • rendent les racines plus résistantes au gel en élaborant certains sucres (mannitol, arabitol),
  • améliorent le pouvoir défensif de l’arbre contre les organismes pathogènes contenus dans le sol (synthèse d’antibiotiques),
  • augmentent la croissance des plantes en synthétisant des phytohormones (hormones végétales)
  • peuvent relier, par leur feutrage de filaments, des racines de plusieurs arbres différents, leur permettant d’échanger des nutriments entre eux. 

Les champignons saprophages décomposent les végétaux morts, ils évitent ainsi que les forêts ne soient étouffées sous les débris organiques. Ils sont donc essentiels pour le recyclage de la matière végétale.

Les champignons parasites attaquent les végétaux, souvent malades ou faibles, et contribuent à leur destruction. Beaucoup de champignons parasites dits « de faiblesse » attaquent l’arbre malade puis, après sa mort, continuent leur vie comme saprophages (c’est le cas pour de nombreux polypores comme diverses espèces de Phellinus, Fomes fomentarius, Piptoporus betulinus, etc.). Ils jouent donc un rôle dans la sélection naturelle.

Mentionnons encore l’importance des champignons comme source de nourriture pour divers animaux (par ex. les petits rongeurs) et dans le développement de nombreux insectes, au grand dam des mycophages !


Facteurs à influence négative sur les champignons

Il faut d’abord préciser que les différentes espèces de champignons ne réagissent pas toutes de la même manière à un facteur externe.

Du point de vue de la conservation et de la protection des champignons, certains facteurs agissent négativement, tels que :

1)    Des mutations ou destructions de biotopes par :

  • des constructions (par ex. de bâtiments, de routes)
  • des transformations de biotopes (par ex. création d’un marais dans un terrain xérique),
  • des atteintes aux nappes phréatiques (assèchement),
  • une agriculture intensive (raréfaction des prairies naturelles, des haies, des bosquets, des vieux vergers).

2)    La pollution

  • dépôts d’azote (engrais dans l’agriculture), pluies acides (industrie, chauffage, trafic automobile), qui ont un effet négatif sur la croissance des champignons mycorhiziens.

3)     La sylviculture

  • peuplements monospécifiques (appauvrissement de la diversité des espèces, surtout les mycorhiziennes),
  • coupe rase (les champignons mycorhiziens ne peuvent pas survivre sans l’arbre),
  • enlèvement systématique du bois mort (appauvrissement de la fonge saprotrophe)
  • absence en forêt de vieux arbres morts (niche écologique pour certaines espèces de champignons rares).

Effets de la récolte sur les champignons

 

Une étude a été effectuée en Suisse, depuis 1975, dans une forêt mêlée (feuillus et conifères) du plateau, à la réserve mycologique de la Chanéaz/FR (Egli et al., 1990) et, dès 1990, dans une forêt d’épicéas (à 1250m d’altitude), à Moosboden (Egli et al., 2006). Les résultats de cette étude ont montré que la récolte n’a pas eu d’effets, ni sur le nombre de sporomes, ni sur la diversité des espèces et ce quelque soit le mode de récolte : arrachage ou coupe. La durée maximale de l’étude était de 29 ans. La récolte n’est donc pas une cause principale de raréfaction des champignons. Une question reste cependant ouverte : une diminution du nombre de spores libérées entraîne-t-elle, à plus long terme, une diminution du potentiel de reproduction ?

A propos du piétinement, une première observation, à la Chanéaz, sur une durée de 12 ans, a montré une influence négative de celui-ci (diminution de la formation de sporomes; réversible si l’on arrête le piétinement) pour une espèce (Cantharellus lutescens) sur 15 espèces étudiées (Egli et Ayer, 1997).

A Moosboden, sur une durée de 10 ans, le piétinement du sol a provoqué une nette diminution du nombre de sporomes, peut-être à cause d’un endommagement des primordia donnant naissance aux champignons. Cependant, cet effet est réversible après arrêt du piétinement et le mycélium souterrain ne semble donc pas avoir été endommagé, tout au moins pendant la durée de cette étude (Egli et al., 2006).


B.   Pourquoi protéger les champignons ?


Plusieurs raisons sont à la base de la protection des champignons en Suisse.


1ère raison

Dès 1970, des travaux effectués en Europe (Allemagne, Pays-Bas, Autriche) ont montré une diminution de la fréquence d’apparition des sporomes, concernant principalement les espèces mycorhiziennes, aussi bien comestibles que vénéneuses. Certaines espèces sont devenues très rares, d’autres semblent avoir disparu. Les causes présumées de ces régressions sont la destruction des biotopes, la pollution atmosphérique (immissions azotées, se déposant dans le sol), l’agriculture (engrais, fongicides, herbicides), l’exploitation forestière (coupes rases), l’assèchement de certaines régions. Ces travaux s’accordent pour penser que la récolte ne joue pas un rôle prédominant dans ces régressions. La question s’est donc posée de savoir si la tendance en Suisse était semblable.


2ème raison

En Suisse, dès les années 70, ce sont surtout les messages des amateurs de champignons dénonçant une diminution de certaines espèces comestibles, qui ont poussé plusieurs cantons à imposer des restrictions de cueillette. Cependant, l’impact de telles restrictions n’était pas connu. Afin de déterminer l’influence de la récolte sur le développement de la flore fongique, une étude a été lancée en 1975 par le FNP (Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage) dans la réserve mycologique de la Chanéaz/FR et, dès 1990, dans celle de Moosboden/FR. Après 20 ans d’observations systématiques de parcelles choisies, dans la réserve de la Chanéaz/FR, il a été constaté une régression dans la production des sporomes de certaines espèces, notamment chez les champignons mycorhiziens. Par contre, les saprophages ont redoublé de fertilité durant cette même période.


3ème raison

Dans le cadre de la protection de la nature, la Suisse a signé une convention internationale d’ordre général, à savoir : la Convention sur la diversité biologique de Rio de Janeiro, en 1992. Cette convention, d’un concept très large (voir ci-dessous), s’applique aussi au monde des champignons.


4ème raison

Les champignons jouent un rôle fondamental en forêt pour la santé des arbres. On peut donc supposer que l’absence de champignons, et principalement des mycorhiziens, aurait des effets néfastes graves sur nos forêts. Il était donc nécessaire d’en savoir plus sur l’évolution de la fonge en Suisse.


5ème raison

La liste rouge 2007des champignons supérieurs menacés en Suisse (Senn-Irlet et al., 2007) révèle que 32 % (937 sur 2'956) des espèces et sous-espèces considérées, sont sur cette liste. 143 autres espèces (5 %) sont potentiellement menacées.


C.  Buts  de la protection des champignons

 

  • Assurer la diversité des espèces de champignons en Suisse.
  • Eviter la disparition d’espèces rares liées à des biotopes particuliers menacés; protéger ces biotopes.
  • Créer des zones protégées pour les champignons (réserves).
  • Eduquer et sensibiliser le public quant à l’importance écologique des champignons.
  • Poursuivre les recherches scientifiques sur l’évolution de la flore fongique et sur les facteurs qui l’influencent.

 

 D.   Comment protéger les champignons ?


1)  Inventaire, liste rouge

Il est nécessaire d’inventorier les champignons et d’observer l’évolution de la diversité des espèces. Ceci n’est possible que par la cartographie. Il est ensuite établi une liste rouge des espèces menacées. Cette dernière est reconnue par les autorités politiques, elle est donc une base indispensable à la protection d’espèces.

Méthode : inventorier des champignons nécessite des observations s’étalant sur des périodes beaucoup plus longues que pour les plantes à fleurs, car les sporomes des champignons n’apparaissent que très irrégulièrement. La cartographie consiste à répertorier un très grand nombre d’espèces de champignons, sur une longue durée, en notant scrupuleusement le genre, l’espèce, la date de récolte, la situation géographique (coordonnées), le milieu et le substrat sur lequel ils poussent. Dès 1990, la Société Mycologique Suisse (SMS) a entrepris un projet de cartographie des champignons supérieurs de Suisse, conduit par Madame Dr Béatrice Senn-Irlet. Les Ascomycètes et les Basidiomycètes visibles à l’œil nu (de taille supérieure à 2 mm de diamètre) ont été répertoriés. Ce travail a reposé principalement sur des données de récoltes effectuées par des collaborateurs bénévoles des sociétés de mycologie. En 1993, la SMS a financé le projet d’élaboration d’une banque de données uniformisée et informatisée. En 1994, l’Office Fédéral de l’Environnement, de la Forêt et du Paysage (OFEFP/BUWAL) a chargé la SMS d’établir une liste rouge provisoire. En 2004 plus de 300’000 récoltes avaient été entrées dans la base de données. Grâce à celle-ci, une liste rouge provisoire des champignons supérieurs menacés en Suisse a vu le jour en 1997 (Senn-Irlet et al., 1997). La cartographie s’est poursuivie et, 10 ans plus tard, la liste rouge 2007 des champignons supérieurs menacés en Suisse a été publiées (Senn-Irlet et al., 2007). Les espèces se trouvant sur cette liste sont donc dignes d’attention, certaines de protection.

Dans une liste rouge, les champignons seront classés dans des catégories, suivant les critères de l’IUCN (International Union for Conservation of Nature). Ces catégories sont :

EW-RE      (extinct in the wild – regionally extinct)      éteinte dans la nature - éteinte de façon régionale

CR            (critically endangered)                             menacée d’extinction

EN            (endangered)                                          fortement en danger

VU            (vulnerable)                                             vulnérable

NT            (near threatened)                                     à la limite d’être menacée (potentiellement en danger)

LC            (low concern)                                          non menacée

DD            (data deficient)                                        données insuffisantes

NE            (not evaluated)                                        non évaluée

Les champignons de la classe EW-RE sont considérés comme éteints, ceux des classes CR, EN et VU, comme étant en danger et doivent figurer sur la liste rouge.

La liste rouge 2007 des espèces menacées en Suisse révèle que :

  • 40 % (2'004 / 4’960) des espèces et sous-espèces n’ont pas pu être classées en raison d’informations lacunaires ou insuffisantes (DD).
  • Parmi les 2’956 espèces et sous-espèces considérées, 32 % (937 / 2’956) sont menacées. Une espèce est éteinte (RE ; Armillaria ectypa), 81 (3 %) sont en danger critique d’extinction (CR ; exemple : Hygrocybe calyptriformis), 360 (12 %) sont en danger (EN ; exemple : Pluteus aurantiorugosus) et 495 (17 %) sont considérées comme vulnérables (VU ; exemple : Suillus plorans). 143 (5 %) espèces sont potentiellement menacées (NT ; exemple : Boletus satanas) et 1’876 (63 %) apparaissent comme non menacées (LC).
  • Les espèces menacées se trouvent dans tous les milieux, mais tout particulièrement dans les prairies et les pâturages secs, dans les marais et dans les régions alpines.
  • L’apport de nutriments par voie atmosphérique met en danger les espèces mycorhiziennes  des forêts du Plateau.
  • De nombreuses espèces menacées dépendent du bois mort, spécialement de feuillus provenant de peuplements forestiers âgés.

2)   Coordination des milieux intéressés

La protection des champignons en Suisse touche un grand nombre de secteurs différents. Afin d’harmoniser et de coordonner les efforts dans ce domaine, une commission, composée de spécialistes provenant de ces différents secteurs était nécessaire. Il a donc été créé, en septembre 1998, la Commission Suisse pour la sauvegarde des champignons (CSSC/SKEP).

C’est une commission scientifique de la Société Mycologique Suisse (SMS). Y sont représentés : des membres des Hautes Ecoles et Instituts de recherche ayant une part active dans la protection des champignons, tels que l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (Institut FNP/WSL) et l’Office Fédéral de l’Environnement, de la Forêt et du paysage (OFEFP/BUWAL), des membres de l’Union Suisse des Sociétés de Mycologie (USSM/VSVP), de la Société Mycologique Suisse (SMS), de la VAPKO, des Offices cantonaux des forêts et de protection de la nature, des Herbiers officiels, de Pro Natura, de musées de sciences naturelles et d’associations, de spécialistes suisses exerçant une activité en faveur de la protection des champignons.

Cette commission examine, soutient, promeut, émet des recommandations et assure l’information sur des projets de recherche et des enquêtes dans le domaine de la protection des champignons en Suisse; elle coordonne la continuité et la gestion de la banque de données des champignons en Suisse.


3)   Bases légales

Il est nécessaire d’avoir une base légale permettant la protection des champignons.

Celle-ci repose sur :

a)       La Convention sur la diversité biologique (Rio de Janeiro, 5 juin 1992; approbation par l’Assemblée Fédérale le 28 septembre 1994; entrée en vigueur en Suisse le 19 février 1995).

Elle exige de conserver la diversité biologique (biodiversité).

Définitions :

Diversité biologique = variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes.

Ecosystème = complexe dynamique constitué de communautés de plantes, d’animaux et de microorganismes et de leur environnement non vivant qui, par leur interaction, forment une unité fonctionnelle.

Elle engage les Etats qui l’ont approuvée. Ils doivent de plus coopérer entre eux.

Elle nécessite des moyens d’action, qui sont :

  • la recherche de renseignements et de connaissances sur la diversité biologique,
  • un système de zones protégées et de zones où doivent être prises des mesures spéciales,
  • un développement durable, écologiquement rationnel, des zones adjacentes aux zones protégées, pour renforcer la protection,
  • une remise en état des écosystèmes dégradés et la reconstitution d’espèces menacées,
  • la mise en place de dispositions législatives et réglementaires en vue de protéger les espèces menacées et des études d’impact sur l’environnement,
  • une éducation et une formation scientifiques et techniques; l’éducation et la sensibilisation du public.

b)       La loi fédérale sur la protection de la nature et du paysage (LPN), du 1er juillet 1966, modifiée le 24 mars 1995.


Ses buts sont :

  • soutenir les cantons dans l’accomplissement de leurs tâches de protection de la nature (art.1b),
  • soutenir les efforts d’organisations qui oeuvrent en faveur de la protection de la nature (art.1c),
  • protéger la faune et la flore indigènes ainsi que leur espace vital naturel (art.1d),
  • encourager l’enseignement et la recherche dans les domaines de la protection de la nature (art.1e).

Elle nécessite des moyens d’actions, qui sont :

  • des inventaires dressés par des institutions d’Etat ou par des organisations oeuvrant en faveur de la protection de la nature (art.5, al.1),
  • des subventions pour promouvoir des projets de recherche, la formation et le perfectionnement de spécialistes, les relations publiques.

Les objets à protéger

Ce sont les biotopes pour éviter la disparition d’espèces indigènes; tout particulièrement les rives, les roselières, les marais, les associations végétales forestières rares, les haies, les bosquets, les pelouses sèches et autres milieux favorisant des biocénoses (art.18).

L’art. 1d cite la flore indigène : « ... la présente loi a pour but : de protéger la faune et la flore indigènes ainsi que leur espace vital naturel ».

Il est possible de comprendre la fonge (« flore fongique »), sous le terme « flore », ce qui rend possible l’application de cette loi aux champignons.

L’art.19 cite expressément les champignons :

« Une autorisation de l’autorité cantonale compétente est nécessaire pour récolter des plantes sauvages et capturer des animaux vivant en liberté à des fins lucratives. L’autorité peut limiter à certaines espèces, contrées, saisons et quantités, ou d’une autre manière, et interdire la récolte ou la culture organisée ainsi que la publicité à cet effet.

La présente disposition ne concerne pas les produits ordinaires de l’agriculture et de la sylviculture, ni la cueillette de champignons, de baies et de plantes utilisées en herboristerie, effectuée dans une mesure conforme à l’usage local, sauf s’il s’agit de plantes protégées ».

C’est la notion « dans une mesure conforme à l’usage local » qui a permis à des cantons et à des communes de promulguer lois et règlements concernant la cueillette des champignons.

c)       L’ordonnance sur la protection de la nature et du paysage (OPN) du 16 janvier 1991, modifiée le 24 mars et le 18 décembre 1995, puis le 19 juin 2000.

Cette ordonnance règle les détails d’application de la LPN.

L’art.20, al.1 dit « Sauf autorisation, il est interdit de cueillir, déterrer, arracher, emmener, mettre en vente, vendre, acheter ou détruire, notamment par des atteintes d’ordre technique, les plantes sauvages des espèces désignées dans l’annexe 2 ».

La modification du 19 juin 2000 introduit dans l’annexe 2 (liste de la flore protégée), une liste de 12 espèces de champignons. Ces douze espèces (sporomes et mycélium) sont donc protégées au sens de l’article 20 ci-dessus. Les endroits où elles poussent sont, par conséquent, aussi protégés.


4)    Restriction de récolte

Des restrictions de récolte (cueillette) ont été élaborées par certains cantons et par certaines communes, par des lois et règlements cantonaux et régionaux.

Bien que les études actuelles n’aient pas mis en évidence un impact de la cueillette sur le nombre de sporomes qui apparaissent, il n’est pas possible d’exclure totalement que le prélèvement massif de champignons, et par conséquent de spores, puissent à plus long terme (supérieur à 30 ans) avoir un effet négatif sur ceux-ci. C’est pour cette raison, mais aussi pour sensibiliser le public sur la protection des champignons et pour harmoniser les règlements entre les cantons (ce qui éviterait le « tourisme mycologique »), que la CSSC/SKEP continue de conseiller une interdiction de récolte la 1ère semaine de chaque mois et désirerais une harmonisation des mesures sur le plan fédéral. Les cantons sont cependant libres d’appliquer ou non cette recommandation.


5)    Protection dans les réserves naturelles

Il est interdit de ramasser des champignons dans les réserves naturelles.

Même si la création de réserves naturelles n’a pas été faite primairement dans un but de protection des champignons, ceux-ci profitent de cet état de fait; ils pourront y sporuler et y accomplir pleinement leur cycle naturel.


6)    Coordination sur le plan européen

Il est nécessaire de coordonner la protection des champignons entre les pays européens.

Certains champignons peuvent être fréquents localement (par ex. ceux ne poussant que dans l’arc alpin), mais rares du point de vue européen.

Pour la protection de la nature, le Conseil de l’Europe (une commission du parlement européen) a créé la « Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe », aussi appelée « Convention de Berne » (car signée à Berne, le 19.9.1979). La Suisse a signé cette convention. Son annexe I donne une liste d’espèces de la flore sauvage à protéger. Une première liste avec 33 espèces de champignons a été proposée, afin d’être intégrée dans cette annexe.

La commission de l’union européenne a cependant refusé cette liste, car elle ne voulait pas, pour l’instant, inclure de nouvelles espèces protégées dans l’annexe I de la Convention de Berne. Le dossier est donc reporté à une date ultérieure …

Il existe aussi une « association mycologique européenne » (EMA = European Mycological Association ; site internet : www.euromould.org), dont un comité, le « Conseil européen pour la conservation des champignons » (E.C.C.F = European Council for the Conservation of Fungi ; site internet : www.wsl.ch/eccf), s’occupe de la protection des champignons sur le plan européen.

L’ECCF considère l’établissement d’une liste rouge européenne comme prioritaire.


E.  Facteurs qui influencent positivement les champignons

 

Pour tous les champignons :

  • Prendre en compte la présence de champignons rares ou une grande diversité fongique lors de la mise de zones sous protection (protection des biotopes).
  • Créer des réserves forestières naturelles exemptes de toute exploitation. L’évolution naturelle des cycles biologiques offre des conditions idéales au développement d’une fonge variée.
  • Encourager la production des champignons de culture et leur commercialisation.
  • Sensibiliser le public sur l’importance écologique des champignons et le convaincre de la nécessité de ménager la nature.


Pour les champignons saprophages :

  • Laisser au sol, ou sur pied, quelques arbres morts (surtout des vieux arbres de feuillus).
  • Laisser des troncs et des branches de bois mort au sol.
  • Aménager des îlots de vieux bois.
  • Diversifier les essences d’arbres dans les forêts (certains saprophages ne poussent que sur certaines essences de bois mort).

Pour les champignons mycorhiziens :

  • Eclaircir de vieux peuplements sombres et denses : la biodiversité et la production des sporomes de champignons mycorhiziens seront favorisées (démontré par une étude à la Chanéaz, lors d’une éclaircie de forte intensité, c’est-à-dire une réduction de 35% du nombre de tiges) dans une forêt mixte densément peuplée de vieux arbres.
  • Diversifier les essences d’arbres dans des forêts (chaque arbre a ses propres partenaires symbiotiques).
  • Lorsque des arbres ont été abattus par le vent : accorder aux jeunes arbres le plus grand soin lors du déblaiement. Ils sont un refuge pour les champignons mycorhiziens qui ont perdu leur partenaire.
  • Diminuer la pollution, surtout pour les composés azotés (trafic/chauffage/industrie, agriculture).

 

F. Quels sont les champignons qui sont actuellement protégés ?


En Suisse :

Ce sont les espèces mentionnées dans l’annexe 2 (liste de la flore protégée) de l’ordonnance sur la protection de la nature et du paysage (OPN - état au 19 juin 2000).


Ces 12 espèces ont été sélectionnées sur les critères suivants :

  • elles font toutes partie de la liste rouge provisoire des champignons menacés de Suisse,
  • elles sont facilement reconnaissables par leur apparence macroscopique,
  • certaines d’entre elles font partie des champignons comestibles,
  • plusieurs d’entre elles croissent dans des biotopes dignes de protection (forêt riveraine, prairie maigre, association végétale forestière rare).

Description des espèces   (photos pages 10 et 11)

Boletus regius

Champignon charnu à chapeau rouge vermillon,à petits pores ronds et jaunes virant plus ou moins au vert à la pression, à chair jaune pâle virant peu et par plages au bleu-vert à la coupe, à pied bulbeux jaune orné d’un réseau concolore.

Vient en forêt thermophile de feuillus sur terrains calcaires.

Hygrocybe calyptriformis

Très joli hygrophore des prairies maigres montagnardes, à chapeau rose lilacin, conique pointu à campanulé et à lames concolores, à chair blanche et cassante, à pied cylindrique parfois torsadé et se fissurant longitudinalement.

Clavaria zollingeri

Clavaire de taille modeste entièrement et joliment colorée de violet saturé ; pousse en petits groupes fasciculés de branches fourchues ou non.

Vient en forêt, dans l’herbe moussue, ou près d’arbres isolés ou dans les prés maigres.

Pluteus aurantiorugosus

Ce joli plutée à chapeau de couleur orangé vif et à pied jaune à la base, curieusement absent dans les “ Champignons de Suisse ”, tome 4, vient sur souches de feuillus très dégradées dans les forêts thermophiles.

Lyophyllum favrei

Tricholome à chapeau gris-violet foncé et à lames d’un jaune-vert lumineux. Sa chair jaunâtre rougit, bleuit, puis noircit à la coupe. Elle a une odeur légèrement farineuse. Signalé dans certaines forêts riveraines.

Laricifomes officinalis

Comme son nom l’indique (Larix = mélèze, officinalis = utilisé en pharmacie) ce polypore vient sur vieux mélèzes et a été utilisé par les apothicaires. Il peut atteindre des dimensions respectables. Voir une description dans “ Champignons de Suisse ”, tome 2, N°401.

Suillus plorans

C’est l’un des bolets liés à l’arole (Pinus cembra), bien moins fréquent que le bolet de Sibérie (Suillus sibiricus). Contrairement à ce dernier, le pied du bolet larmoyant n’est pas annelé, mais parsemé de pustules glandulaires brunâtres sur fond jaunâtre.

Squamanita schreieri

Le genre Squamanita a été créé par le mycologue suisse E.Imbach pour des champignons émergeant d’un gros bulbe ; le bulbe de S.schreieri est orné de squames pointues, le chapeau est brun-jaune et squamuleux. Vient en terrains alluvionnaires et calcaires.

Sarcodon joeides

Cet hydne vient en forêts de feuillus et sa chair, amarescente, qui vire au lilas puis au violet sombre à la coupe, le fait différencier à coup sûr des autres espèces du genre (cf. “ Champignons de Suisse ” tome 2, N°276). Son stipe est pointu et noir-vert à la base.

Tricholoma caligatum

Ce tricholome se trouve dans les forêts de pins et rappelle par son habitus le fameux shii-take japonais. Son chapeau brun est squamuleux et son pied blanchâtre est comme chaussé de squames brunes au-dessous d’un anneau laineux. Son odeur est forte et aromatique. Sa chair est amarescente. Il a été trouvé au bois de Finges, au Botzâ d’Ardon et à la pinède de pente de Planige s/Sierre.

Tricholoma colossus

Espèce massive à chapeau brun-rouge à rouge brique, à pied blanc et pruineux au-dessus d’une limite en relief reliée comme une cortine au bord du chapeau dans la jeunesse, méchuleux et concolore au chapeau au-dessous. Sa chair est amarescente. Dans les pessières sèches et sablonneuses.

Verpa conica

Le pied des verpes est libre jusqu’en son sommet, le chapeau y est posé comme un dé à coudre. Il est ridé et sa couleur varie du miel au brun-rouge. Le pied est lisse et légèrement ondulé. Se trouve -rarement- en forêts riveraines.

Les illustrations de ces espèces de champignons se trouvent sur le site  vers la liste "Espèce protégées en Suisse ".

 

En Europe :

a)      Par pays

Plusieurs pays européens ont des bases légales protégeant les champignons et une liste rouge des espèces menacées.

b)      Globalement

Une première liste de 33 espèces de champignons fut proposée pour l’annexe I de la Convention de Berne, afin que ces derniers soient protégés dans toute l’Europe. Son acceptation a, pour l’instant, été repoussée. Il s’agissait d’espèces fortement menacées sur le plan européen (appartenant à diverses listes rouges européennes) et poussant souvent dans des écosystèmes particuliers (forêts âgées, forêts sur un sol pauvre, forêts marécageuses ou fréquemment inondées, prairies maigres, prairies calcaires, dunes de sable). Cette liste d’espèces est donnée à titre indicatif en annexe.

La CSSC/SKEP fut consultée pour savoir si la Suisse soutenait cette proposition. Elle répondit par l’affirmative, en émettant cependant quelques restrictions concernant un petit nombre d’espèces, dont Gomphus clavatus. Ces restrictions auraient été levées si la nécessité d’une protection sur le plan européen avait été prouvée (nécessité de protéger des populations encore viables).

Notons que 4 de ces espèces (notées par une *) sont déjà dans la liste des 12 espèces protégées en Suisse et que 10 d’entre elles (notées par **) sont sur la liste rouge provisoire de Suisse.

Sur les 8’000 macromycètes existant en Europe, 3’000 se trouvent dans l’une ou l’autre des listes rouges européennes. Une sélection préliminaire pour l’établissement d’une liste rouge européenne concerne 284 espèces.


G. Que puis-je faire pour la protection des champignons ?

 


En tant que contrôleur des champignons


Le contrôleur :

  • protège la population contre des intoxications par les champignons,
  • instruit ses consultants (dangers de confusion, état de fraîcheur des récoltes, modes de conservation, etc.),
  • éduque les ramasseurs en leur proposant des attitudes intelligentes visant à protéger la fonge (techniques de récolte, respect de la nature, information sur les limitations régionales, signalisation d’espèces rares ou protégées à ne pas récolter).

C’est par l’éducation des ramasseurs qu’il contribue activement à la protection des champignons.


En tant que mycologue :

  • Participer à la cartographie des champignons de Suisse (remplissage de fiches de récolte pour les espèces déterminées avec certitude et transmission de ces fiches aux responsables de la cartographie ou entrées des données dans un programme informatique prévu à cet effet),
  • prendre contact avec les offices cantonaux de protection de la nature, si des biotopes méritent une protection du point de vue mycologique (présence d’une ou plusieurs espèces protégées ou de la liste rouge provisoire).

Ce que chacun peut faire : appliquer les règles du récolteur de champignons !

  • Protège les biotopes : n’y laisse traîner aucun déchet, surtout les déchets non dégradables (objets en plastique ou en verre, paquet de cigarettes, etc.).
  • La mousse est un important réservoir d’humidité nécessaire aux champignons, comme aussi à d’autres êtres vivants : ne l’arrache pas !
  • Toutes les espèces de champignons sont nécessaires à l’équilibre de la forêt (mycorhizes, décomposition) : ne les shoote pas; si les pieds te démangent, shoote des pives... ou des cailloux !
  • Les sporomes ne déposent leurs spores que lorsqu’ils sont mûrs, et les spores c’est la chance de mycélium tout neuf... et de nouveaux sporomes : laisse sur place, dans ce but, quelques exemplaires les plus vieux (une morille peut mettre plusieurs semaines à sporuler !); laisse aussi sur place les tout jeunes champignons = ne commets pas d’infanticide.
  • Tu as cueilli par inadvertance un champignon plein de larves, ou bien un champignon que tu as confondu avec un autre. Au lieu de le balancer comme un intrus, prends la peine de le remettre dans sa position originelle : il continuera à déposer ses spores.
  • Nettoie ta cueillette sur place. Laisse en forêt la terre, les brindilles, et aussi par exemple les tubes verdâtres (« foin ») des bolets bien mûrs (ces tubes contiennent des spores mûres, ... promesse de nouveaux sporomes).
  • Tu as découvert une belle place à champignons comestibles : ne la ravage pas. Aie le courage et la sagesse d’y laisser quelques exemplaires, en tout cas les plus jeunes et les plus vieux et, pourquoi pas, aussi quelques adultes.
  • Voici des champignons que tu ne connais pas. N’en fais pas une razzia. Prends 3 ou 4 sujets seulement, si possible à divers stades de maturité, soit pour les étudier toi-même, soit pour les présenter au contrôleur, soit pour les apporter à une soirée de détermination de la société mycologique locale.
  • Tu crois avoir découvert un champignon protégé ou de la liste rouge ? Si tu es sûr de l’espèce, laisse-le sur place et note précisément sa localisation (coordonnée sur la carte nationale au 1:25000), la date, le milieu et le substrat. Sinon, n’en prélève qu’un fragment (un morceau de chapeau avec l’hyménium, d’un exemplaire adulte). Analyse ce matériel au microscope ou transmets-le à un mycologue. En tous les cas, établis une fiche de récolte pour la cartographie.
  • Enfin, transmets ces informations autour de toi.

 

H.   Quelques phrases-clés en conclusion
  • Les champignons « supérieurs » méritent d’être protégés, au même titre que les animaux et les végétaux.
  • Il importe de sauvegarder la diversité des espèces composant la fonge.
  • Protéger les champignons, c’est protéger les biotopes.
  • Champignons mycorhiziens et arbres sont étroitement liés et dépendent l’un de l’autre. Chacun assure la prospérité de l’autre.
  • Lorsqu’il existe une menace de réduction sensible ou de perte de la diversité biologique, l’absence de certitudes scientifiques totales ne doit pas être invoquée comme raison pour différer les mesures qui permettraient d’en éviter le danger ou d’en atténuer les effets (Convention de Rio, préambule, paragraphe 9).

I.    Littérature conseillée ou utile

  • S.Egli, F.Ayer. 1997. Est-il possible d’améliorer la production de champignons comestibles en forêt ? L’exemple de la réserve mycologique de la Chanéaz en Suisse. Rev. For. Fr. XLIX – n° sp.
  • S.Egli, F.Ayer, F.Chatelain. 1990. Der Einfluss des Pilzsammelns auf die Pilzflora. Mycologia Helvetica, vol.3, N°4, pp.417-428.
  • S.Egli, F.Ayer, S.Lussi, B.Senn-Irlet, P.Baumann. 1995. Notice pour le praticien, 25. La protection des champignons en Suisse, un aide-mémoire à l’intention des autorités et des milieux intéressés.

Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL/FNP).

Diffusé par la Bibliothèque FNP, Zürcherstrasse 111, Ch-8903 Birmensdorf.

  • S.Egli et I.Brunner. 2002. Notice pour le praticien, 35. Les mycorhizes. Une fascinante biocénose en forêt.

Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL/FNP).

Diffusé par la Bibliothèque FNP, Zürcherstrasse 111, Ch-8903 Birmensdorf.

  • S.Egli, M.Peter, C.Buser, W.Stahel, F.Ayer. 2006. Mushroom picking does not impair future harvests -  results of a long-term study in Switzerland. Biological Conservation 129: pp.271-276.
  • B.Senn-Irlet, C. Bieri, R.Herzig. 1997. Liste rouge provisoire des champignons supérieurs menacés en Suisse (texte allemand, résumé en français).

Dans : Mycologia Helvetica 9(2) : pp.81-110.

  • B.Senn-Irlet, G.Bieri, S.Egli. 2007. Liste rouge des champignons supérieurs menacés en Suisse. Office fédéral de l’environnement (OFEV) et Institut fédéral de recherche sur la forêt, la neige et le paysage (WSL), Berne.
  • Importance des champignons (document d’information sur une page recto-verso). Elaboré par la Commission suisse pour la sauvegarde des champignons (CSSC/SKEP), en collaboration avec la VAPKO, la Société Mycologique Suisse (SMS), l’Union Suisse des Sociétés de mycologie (USSM) et l’OFEFP.

Peut être obtenu à la librairie de l’USSM.


Sites internet

www.swissfungi.ch             www.wsl.ch/eccf                 www.euromould.org


J.   Annexe


Liste de 33 espèces proposées pour l’annexe I de la Convention de Berne


Amanita friabilis** (P.Karst.)Bas

Amylocystis lapponica (Romell)Bondartsev & Singer

Antrodia albobrunnea (Romell)Ryvarden

Armillaria ectypa (Fr.)Emel

Boletopsis grisea (Peck)Bondartsev & Singer

Boletus dupainii Boudier

Bovista paludosa** Lév.

Cantharellus melanoxeros Desmazières

Cortinarius ionochlorus Maire

Entoloma bloxamii** (Berk. & Broome)Sacc.

Geoglossum atropurpureum Batsch:Fr.

Gomphus clavatus (Pers.:Fr.)Gray

Hapalopilus croceus (Pers.:Fr.)Donk

Hapaloporus odorus (Sommerf.:Fr.)Bondartsev & Singer

Hericium erinaceum** (Bull.:Fr.)Pers.

Hohenbuehelia culmicola M.Bon

Hygrocybe calyptriformis*,** (Berk. & Broome)Fayod

Hygrophorus purpurascens** (Alb.& Schw.:Fr.)Fr.

Laricifomes officinalis* (Vill.:Fr.)Kotl.& Pouzar

Leucopaxillus compactus** (Fr.)Neuhoff

Lyophyllum favrei*,** R.Haller Aar.& R.Haller Suhr

Myriostoma coliforme (With.:Pers.)Corda

Phylloporus pelletieri (Lév.)Quél.

Podoscypha multizonata (Berk.&Broome)Pat.

Pycnoporellus alboluteus (Ellis & Everhart)Kotl.& Pouzar

Sarcodon fuligineoviolaceus (Kalchbr.:Fr.)Pat.

Sarcosoma globosum (Schmidel:Fr.)Casp.

Sarcosphaera coronaria (Jacq.)Boud

Skeletocutis odora       (Sacc.)Ginns

Suillus sibiricus** Singer ssp. helveticus Singer

Torrendia pulchella Bres.

Tricholoma colossus*,** (Fr.)Quél.

Tulostoma niveum Kers

*          espèces déjà protégées en Suisse

**         espèces se trouvant dans la liste rouge provisoire suisse.